Au sein de la Région Délimitée, à partir des caractéristiques des sols décrites par le géologue Henri COQUAND en 1860, ont été définies des aires de production pour chacune des appellations ou mentions suivantes (décret 1938) :
1er cru : l’appellation Grande Champagne
Avec ses 34 703 ha, la Grande Champagne, couverte de 13.159 ha de vignes, donne naissance à des eaux-de-vie très fines et très légères, au bouquet à dominante florale, demandant un long vieillissement en fût de chêne pour acquérir leur pleine maturité.
Les sols des Champagnes sont argilo-calcaires assez superficiels sur calcaire tendre, crayeux, du crétacé. La teneur en calcaire est très élevée dès la surface et peut dépasser 60%. Les argiles de type montmorillonite confèrent à ces sols une bonne structure, une fertilité élevée et une réserve en eau correcte. Malgré leur faible épaisseur, ces sols craignent donc peu la sécheresse, d’autant que le sous-sol poreux permet des remontées capillaires : il se comporte comme une énorme éponge au travers de laquelle l’eau peut lentement remonter au fur et à mesure que la sécheresse estivale s’accentue.
2éme cru : l’appellation Petite Champagne
La Petite Champagne s’étend sur une superficie de 65.603 ha, dont 15.246 sont consacrés à la production du cognac. Les eaux-de-vie qui en sont issues présentent sensiblement les mêmes caractéristiques que celles de la Grande Champagne, sans toutefois offrir leur extrême finesse.
3éme cru : l’appellation Borderies
C’est le plus petit des 6 crus : 12.540 ha. Ici les horizons superficiels sont en majorité des argiles à silex résultant de la décarbonisation du calcaire. Situé au Nord-Est de Cognac, ses 3.987 ha de vignoble consacré au cognac donnent des eaux-de-vie rondes, bouquetées et douces, caractérisées par un parfum de violette. Elles ont la réputation d’acquérir leur qualité optimale après une maturation plus courte que les eaux-de-vie provenant des “Champagne”.
4éme cru : l’appellation Fins Bois
La majorité de ce cru est occupé par des “groies”, sols argilo-calcaires superficiels comme les champagnes, mais rouges et très caillouteux, d’un calcaire dur du Jurassique. Dans une zone dépressionnaire au Nord de Cognac, on trouve également le “Pays-Bas”, au sol très argileux (jusqu’à 60% d’argile). Les Fins Bois entourent les trois crus précédents et s’étendent sur 349.803 ha dont 31.001 produisent des eaux-de-vie rondes, souples, vieillissant assez rapidement et dont le bouquet rappelle le raisin pressé.
5éme cru : l’appellation Bons Bois
On trouve dans les Bons bois des sols sableux en secteurs côtiers, dans certaines vallées, et surtout dans toute la partie sud du vignoble. Ce sont là des sables que l’érosion a apporté du massif central. Les vignes y sont assez dispersées, au milieu d’autres cultures, de prés pour l’élevage, de forêts de pins et de châtaigniers. Les Bons Bois forment une vaste ceinture de 372.053 ha, dont 9.308 sont destinés à la production du cognac.
6éme cru : l’appellation Bois Ordinaires ou Bois à Terroir
Ce cru de 260.417 ha présente moins de 1.101 ha de vignes destinées à la production de vins blancs cognac. Le sol à dominante sableuse, se situant le long de l’Océan ou sur les îles de Ré et d’Oléron, produit des eaux-de-vie qui vieillissent vite et ont un goût de terroir caractérisé.
Les Bois (Fins Bois, Bons Bois, Bois à Terroirs) sont appelés ainsi car défrichés au début du 19e siècle. Les crus centraux de Champagnes et de Borderies sont les plus viticoles.
Le mot “Fine” ne peut être employé que s’il est accompagné du nom d’une eau-de-vie à AOC viticole ou cidricole (ex. Fine Cognac, Fine Armagnac, Fine Calvados, Fine Grande Champagne, Fine Petite Champagne, Fine Fins Bois, Fine Bons Bois…) (loi 1928).
- “Grande Fine Champagne” est synonyme de “Grande Champagne”.
- “Petite Fine Champagne” est synonyme de “Petite Champagne”.
- “Fine Champagne” est une AOC composée d’un mélange d’eaux-de-vie de Petite et de Grande Champagne comportant au moins 50% de Grande Champagne (décret 1938).